
« J’ai fait un Bac+5, Master en Marketing et Publicité en École de commerce. Rapidement, j’ai décidé de travailler à côté de mes études. Je me levais à 6h du mat et je vendais sur des marchés. J’ai toujours aimé le contact avec les gens… j’ai d’ailleurs toujours cherché ça en entreprise ! En École, j’ai fait une alternance en R&D sur une technologie qui venait du Japon, au sein d’une startup. A l’époque, c’était hyper disruptif.
Ca s’est très bien passé, et ils m’ont proposé un CDI. J’ai énormément appris. J’ai même été présentée aux grands patrons de l’époque, comme Bolloré ! Mais je décide quand même de partir. J’ai le syndrome de l’imposteur, je me dis que je n’ai pas de grosse boîte sur le CV. Je rejoins alors un grand groupe, me disant que j’ai besoin d’apprendre. Pourtant, j’avais eu un mauvais feeling en entretien !
Je faisais du CRM, c’était un poste un peu “bâtard”, mixant technique et marketing : j’avais un profil marketing, mais on me demandait d’être technique. En plus, j’y ai subi du harcèlement moral… et j’ai voulu partir, mais je n’avais plus confiance en moi. Et en même temps, je n’avais pas envie de baisser les armes, de céder.
J’étais angoissée le dimanche à 17h, j’étais déprimée le lundi matin, délivrée le soir… J’ai alors décidé de rejoindre une agence. Mais le rythme ne me permettait pas de garder mon équilibre vie pro perso : je faisais 7h-22h tous les jours, non stop ! J’ai alors rejoint un grand groupe. Mais ma N+1 est une ingénieure décrétant qu’elle ne m’a pas choisie et que “j’ai payé mon diplôme de Marketing”.
Pourtant, je fais mes preuves, toute la boîte m’apprécie. Mais elle, elle fait des pieds et des mains auprès de la Direction pour que je sois renvoyée. Et là, je me dit : “Je ne suis pas faite pour le monde de l’entreprise, je vais y laisser ma peau. J’ai un Bac+5 mais depuis que j’ai quitté mon premier poste, c’est la descente aux enfers.” Je suis égarée.
Je me posais des questions de sens : “Pourquoi bosser dans des boîtes sans valeurs ? Qui surfent sur la crédulité des gens ?”. J’ai alors décidé de m’intéresser aux gens : j’ai fait des interviews, du babysitting, des balades, des expos… Je me suis nourrie. Une de mes rencontres me propose alors de me mettre à mon compte et de m’occuper du marketing pour sa marque de bijoux, et d’être consultante commerciale.
Je suis alors propulsée sur le Who’s next (salon internationale de la mode féminine en Europe) à tenir un stand, je réapprends un nouveau métier. Et j’adore ! Je m’occupe des MarketPlaces, des influenceurs, du réseau de distribution, des promotions, des newsletters… Au bout de quelques mois, d’autres marques m’ont contactée pour que je fasse la même chose pour elles.
Mes proches ne comprenaient pas mon sacrifice de salaire. Mais moi, je considère simplement que je me suis réinventée. J’avais passé des années à entendre : “De toutes façons, tu n’es pas créative”. Mais quand tu es entrepreneur, tu es obligé d’être créatif. En 2016, j’ai créé Co-Women, un réseau pour les femmes entrepreneures. L’étant moi-même, je les comprends bien.
Je fais de l’événementiel, je m’occupe d’une communauté, je propose du contenu. Je voulais un truc pratique, des Talks inspirants. Mon premier Talk, avec Mathilde Lacombe (Jolie Box), était blindé. En septembre 2020, j’ai lancé SOS Co-Women, 20min d’échange téléphone pour un coup de boost entièrement gratuit ! Et en mars 2021, on organise la 2ème session de Co-Women Camp.
J’ai eu un article dans Glamour, dans Elle (comparaison avec Mona de My Little Paris, avec Delphine Remy-Boutang de The Bureau…), et même un dans Forbes ! C’est hyper motivant. En 2021, je devrais d’ailleurs officialiser une association... On a toutes une ou plusieurs missions de vie, et pour moi, c’est d’accompagner les femmes. »