
« En sortant du Lycée, je ne savais pas quoi faire. Par principe, je me suis tournée vers une École de commerce, la voie de la facilité. J’ai fait plusieurs stages, et 1 an d’alternance. J’ai toujours fait en sorte de tester pleins de secteurs : l’automobile, la pharma, les équipements professionnels pour les hôpitaux (scanners…), la banque, et l’audiovisuel. On m’a souvent dit que j’étais un vrai couteau suisse !
Mon premier CDI était en tant que Consultante Communication groupe au sein de la BNP, à Paris. Je n’étais pas emballée, mais je me disais : “Je ne suis pas carriériste, mon travail, ça n’est que pour gagner de l’argent, et je suis ok avec ça”. Chaque mission m’a apporté énormément, j’ai appris pleins de choses, et j’ai rencontré pleins de consultants du même âge : une vraie bande de potes ! Mes Managers aussi étaient géniaux..
Mais après 2 ans à la BNP, mon conjoint de l’époque à été muté en VIE à New York. Du coup, j’ai cherché à le suivre, et 3 mois plus tard, j’ai rejoint l’équipe BNP Compliance à New York. Là, pour le coup, ça ne me plaisait pas du tout. Je faisais mon travail, mais je n’avais pas d’ouverture d’esprit, je n’étais pas curieuse… parce que ça ne m’intéressait pas ! Mais je culpabilisais, je me sentais inférieure aux autres, en quelque sorte...
Heureusement, pendant cette expatriation, j’ai pu découvrir un pays, rencontrer de nouvelles personnes… J’ai notamment fait toute la Côte Ouest : 3 semaines en road trip depuis San Francisco vers Los Angeles et San Diego, en traversant des parcs nationaux ! Suite au Covid, la BNP m’a proposé de rester 4 mois de plus. Mais le télétravail m’avait fait complètement décrocher. Je me mettais en ligne le matin, et j’allais faire du vélo dans New York...
Du coup, je refuse la proposition, je me dis que j’ai fait le tour de New York, qu’il est temps d’avancer, et de rentrer à Paris. Je passe des entretiens pour être Consultante Product Owner. J’ai un entretien à 9h, je reviens du crossfit à 8h30, j’ai juste le temps d’enfiler une robe et d’allumer mon ordi, sans même me doucher. En fait, ça m’angoissait de rentrer à Paris pour faire ça. Avec le recul, je me dis “Tu ne le voulais pas ce job !”
En parallèle, j’ai toujours fait de la pâtisserie avec ma mère. Tous les dimanches, quand on était petits, on faisait des gâteaux. Ma mère cuisine super bien, elle suit des recettes de livres gastros et passe des journées entières à nous faire des plats incroyables. A New York, souvent, je faisais des gâteaux pour mes amis, pour mes collègues. Ils me disaient “Whaou, c’est ouf !”. Mais moi, j’avais l’impression d’avoir fait une simple tarte aux fraises…
Je me suis dit que c’était l’occasion de me lancer dans quelque chose… et j’ai décidé de faire un CAP Pâtisserie ! A partir d’octobre 2020, j’ai alterné entre les cours et mon stage chez Stohrer. J’avais contacté le chef Jeffrey Cagnes sur Instagram, et il m’avait répondu direct “Oui, on cherche des stagiaires pour la rentrée”. Quelle chance ! Il m’a donné la possibilité de travailler en duo avec lui sur la recherche et développement.
J’ai fait ça pendant 3 mois. J’ai tellement appris ! Les techniques, les recettes… Puis j’ai rejoint la production du matin (on n’arrêtait pas de la journée), et enfin, l’équipe viennoiseries (mille feuille, feuilletage, pâtes sablées pour les tartes…). Là aussi, j’ai travaillé en one-one avec un pro. Je me suis éclatée, au point qu’aujourd’hui, je suis plus intéressée par une spécialisation dans les viennoiseries que les autres pâtisseries.
Aujourd’hui, j’ai plein d’idées, plein d’envies, mais rien de concret. J’ai repéré quelques concours de pâtisserie pour les professionnels : Président, Les Toques françaises (uniquement pour les femmes). Je me dis que ça peut être stimulant de créer des choses dans le cadre d’un concours, et en plus ça pourrait me donner de la visibilité. Cette communication me permettrait d’avoir Visa artiste, pour retourner aux US.
Je pense aussi à un “entre deux” qui puisse faire le pont entre ma vie de consultante et ma nouvelle vie de pâtissière : j’ai vu des jobs dans des foodtechs en tant que Créatrice de nouvelles pâtisseries à base de produits jamais testées (des algues par exemple). Tu présentes au client, tu crées les médias de communication… Et j’aimerais bien repartir aux US à horizon août 2022, sur la côte ouest cette fois, pour rejoindre une pâtisserie française ! »