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[7] Mélissa - "I quit mon job de webmaster dans le luxe pour devenir DJ"


Reconversion professionnelle

J’ai travaillé 2 ans pour une agence de conseil digital, en tant que webmaster (mises à jours de sites web). Ma dernière mission était pour une grande marque de luxe. Mais je suis tombée sur une équipe très anxiogène. L’ambiance faisait que je me sentais pas bien. J’y ai subi énormément de pression, et de harcèlement moral.


Il y avait beaucoup de compétition entre les prestas pour être internalisées. Elles me mettaient des bâtons dans les roues pour se faire bien voir. Mais moi, ça n’était pas mon objectif ! J’étais arrivée en mode bisounours... Du coup, j’ai mal joué mes cartes. Naïvement, je restais silencieuse et pensais que je serais jugée à la qualité de mon travail. Je n’ai pas su faire face.

Au bout de quelques semaines, j’ai alerté mon agence qu’il n’y avait aucune solidarité, que ma binôme me formait mal pour que je ne devienne surtout pas meilleure qu’elle. J’ai été très déçue de leur réaction : “C’est un gros client, tiens le coup”.

Mais c’était coup bas sur coup bas. Même ma manager m’a piégée ! Elle m’a autorisé 2 jours de télétravail, et suite à ces 2 jours, a appelé mon agence pour dénoncer mon absence... !


J’ai tenu 1 an malgré tout. Mais à mon entretien de fin de mission, mon agence m’a beaucoup déçue : “À cause de toi, le client va faire appeler une autre agence. On trouve ca inadmissible, ça n’est pas pro.” Pourtant, je n’ai jamais eu de problèmes avec d’autres clients ! Ensuite, ils ont essayé de me donner une mission punition, celle dont aucun consultant ne voulait depuis des mois…


Je me disais : “J’ai 28 ans, j’ai un CDI, des amis et une famille que j’aime et pourtant je ne me sens pas heureuse...” J’ai donc décidé de quitter l’agence début 2020. Mais le confinement a eu lieu. J’avais perdu mon travail, et j’avais des soucis en termes de relations perso. J’avais zéro confiance, zéro estime de moi.

La musique a toujours été une de mes grandes passions. J’avais envie de mixer depuis longtemps. Mais on me disait : “Ca n’est pas fait pour tout le monde, cherche autre chose”.

Pendant le confinement, certains se sont mis au pain ou à la peinture. Je me suis dit : “F*** ce que pensent les gens, essaye.” Je me suis achetée les platines et le mixeur, et j’ai appris toute seule avec des tutos. Et c’était plus simple que ce que je pensais !


3 ans plus tôt, j’avais rencontré le collectif des Soeurs malsaines en festival. Ils ont tous des talents : scénographes, graphistes, DJ… J’hésitais à les rejoindre parce que je n’avais pas de compétence(s) à apporter. Mais ils m’ont motivée parce que j’avais, comme eux, l’énergie de faire vivre un collectif. Je les ai rejoint début 2020, et me suis donc mise tout particulièrement à fond dans le DJing pendant le confinement !

A une soirée en extérieur post-déconfinement, une pote du collectif m’a dit “Tu es douée. Ce soir tu te lances.” J’ai mixé, et je me suis dit : “C’est vraiment ça que j’aime. J’ai trouvé la passion qui manquait à ma vie, qui va me permettre de m’évader.

Voir les gens kiffer sur ma musique, leur énergie, a rythmé mon été. On est passés au Cabaret sauvage, au Jardin 21, à l’Espace imaginaire, au Hasard Ludique


Dans un premier temps, le but est quand même que je trouve un boulot... mais qui me plaise, et qui me laisse du temps pour le DJing. N’importe quel secteur avec des valeurs auxquelles je crois me va… et pas où il est normal d’acheter un sac 10 000 euros ! Etre webmaster dans le monde de l’électro, j’adorerais. Ou bosser dans la musique de manière générale. Je dois juste être patiente, et me créer un réseau…


Je ne suis pas ambitieuse pour devenir PDG d’une grande boîte. Je ne suis pas à la recherche d’argent. Au boulot quand tu veux du temps perso, tu passes pour un mauvais employé. Pourtant, pour être efficace au boulot, il faut pouvoir souffler.

Je veux juste être épanouie dans ma vie pro et dans ma vie perso, comme tout le monde. Et pourtant… personne n’y arrive ! Je veux juste être heureuse.
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