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[#72] Pierre - "I quit mon job en grand groupe pour simplifier la réponse à l’appel d'offres"


« Je suis originaire de région parisienne, d’un milieu plutôt modeste. J’ai eu mon Bac à 16 ans sans trop forcer, à une période où ma vie se résumait à jouer au foot et rester avec mes amis. Boursier, je suis parti étudier à Bordeaux. Après mon Bac ES, j’ai fait une Licence d’économie avant de rapidement me tourner vers le droit, motivé par des étudiants qui avaient réussi à m’en parler plus simplement et concrètement qu’un conseiller d’orientation.


De façon paradoxale pour un étudiant en droit, j’ai toujours préféré les chiffres aux lettres. Pendant mon premier Master, j’ai rencontré un Administrateur Judiciaire dont le métier, alliant le chiffre au droit, avait l’air passionnant. J’ai donc complété ma formation par un Master en finance, avant de me rendre compte que sans réseau, l’accès au métier d’administrateur judiciaire semblait compromis.

Sans grande conviction, j’ai passé et obtenu mon concours d’entrée à l’école d’avocat. J'ai adoré mon premier stage en tant que juriste d’entreprise. Puis j’ai entamé une carrière en direction juridique (en alternant avec des postes de Contrôleur financier) au sein de petits et grands groupes comme LVMH, Labeyrie ou Airbus. J’adorais changer d’entreprise et de région. J’ai progressé vite et découvert différents cultures et process.

Petit à petit, on m’a proposé de prendre des postes senior, puis plus managériaux et transverses. Puis j’ai commencé à recevoir des propositions pour intégrer des Directions Générales. J’ai hésité à quitter une carrière bien engagée dans le juridique car le top management me semblait être un univers plutôt réservé à une élite dont je ne fais pas partie, et j’avais parfois été déçu par le niveau général et le quotidien abstrait de certains dirigeants.


Mais j'avais envie d'impacter positivement les personnes et organisations, et j’ai fini par accepter en contrepartie du financement de l’Executive MBA de l’ESCP. J’ai rejoint une promo d’une centaine de cadres et dirigeants du monde entier, faisant tous preuve d’un réel recul sur la raison d’être de leur métier. Ces échanges sur les difficultés rencontrées, sur ce que l’on fait, sur l’avenir… m’ont convaincu qu’il était temps pour moi de quit.


Pendant une douzaine d’années j’avais évolué dans des PME ou grands groupes de différents secteurs et évolué assez vite. Mais dans l’industrie, il faut faire preuve de patience, accepter le temps long et gérer les frustrations. Or je ne voulais plus consacrer 70 heures par semaine pour d’autres personnes et pour un projet et des valeurs qui n’était pas les miens, même si j’y trouvais mon compte intellectuellement et financièrement.

J’ai donc tenté de quit plusieurs fois mon dernier job. Mais je finissais toujours par accepter de rester, par peur de renoncer à ce que j’avais réussi à construire. Quand j’ai quit pour la quatrième (et dernière !) fois, mon ex-employeur a encore essayé de me retenir. Mais cette fois, j’ai tenu le cap en expliquant que je souhaitais m’orienter vers un tout autre projet et que je ne voulais plus rester pour de mauvaises raisons.

C’est ainsi qu’après 12 années de salariat ininterrompues au sein d’une dizaine d’entreprises et malgré une voie toute tracée, je me suis jeté à l’eau ! Mon idée de business a germé cours de mes diverses expériences passées, pendant lesquelles j’ai pu constater qu’une large majorité des petits et grands groupes gèrent encore leurs offres commerciales à l’aide de Word et Excel, générant difficultés, erreurs et grandes frustrations.


Quelques startups proposent des solutions aux USA ou Canada, mais après avoir sondé une trentaine de potentiels clients, on a vu qu’il existe peu de solutions adaptées aux particularités des marchés français et européens. J’ai donc co-fondé une startup, Propizi, qui vise à simplifier l’expérience de la réponse à appel d’offres, en améliorant la collaboration entre équipes et en automatisant la création de contenu à faible valeur ajoutée.


Cela fait aujourd’hui 3 mois que j’ai quit. J’ai souvent eu peur que ça ne soit qu’une aspiration passagère nourrie par les nombreux articles sur la vague de “Big Quit” (“Grande Démission”). Mais être à la tête de mon propre projet me permet d’être aligné avec mes valeurs. Je m’investis à fond, sans avoir à attendre des autorisations, et je réalise en quelques semaines ce qui aurait pris des années en entreprise. Et ça, c’est hyper satisfaisant ! »

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