
« J’ai fait mon collège et mon Lycée dans un établissement privé-catholique, en banlieue parisienne, jusqu’à la seconde. En 1ère et Terminale, je suis une filière STG. Venant d’un très bon établissement, j’ai eu de supers notes. Puis je découvre l’existence des Prépas filières techno, qui permettent d’accéder aux écoles de commerce. Je me dis qu’une école de commerce ça doit être sympa, et je postule, et je suis pris.
J’ai la chance de pouvoir dire que j’ai adoré ma Prépa. Je me suis fait de supers amis. Je passe les concours, et je décroche Grenoble. En césure, je fais deux stages : un en audit-financier chez Mazars, et un en contrôle de gestion dans une filiale de M6. Ca m’a plutôt plu, car la filière techno m’avait permis d’acquérir pas mal de connaissances en finance et en compta.
Au moment du premier CDI, tous mes potes partaient en M&A, dans des jobs supers intéressants et bien payés. Mais moi, je ne voulais pas aller en grosse banque d’affaires.
Je visais de petites boutiques. J’ai intégré Mansartis, à Paris. L’équipe était bienveillante, je m’entendais super bien avec mes boss. Les horaires étaient plutôt cools pour le secteur, et mon salaire était à la hauteur de ceux dans de plus grosses banques !
Je suis resté 2 ans et demi. Je bossais souvent pour des entrepreneurs. Un été, deux associés d’une boîte sont arrivés en short et tong, et moi j’étais en face en costard cravate. Je me rappelle m’être dit : “Je ne suis pas du bon côté de la table”. J’avais envie d’être l’entrepreneur plutôt que le conseiller en M&A. Arrive le Covid. Je télétravaillais complètement, l’activité a ralenti, ce qui m’a laissé le temps de réfléchir.
Un jour, j’appelle mon meilleur pote pour lui dire que je prépare un voyage en Islande. Il avait fait quelques mois plus tôt un voyage au Sri Lanka. On confronte nos manières de voyager, et on réalise qu’on passe par des blogs, des sites… c’est hyper chronophage, c’est chiant. C’est là que notre idée de boîte germe. On décide de bosser dessus en parallèle de nos jobs respectifs. Arrive l’été. Et là, grosse remise en question de toute ma vie.
Au retour de l’été, je retourne voir mon meilleur ami et bientôt associé. Je lui dis : “Il y a deux possibilités : on se lance à deux à 100% sur le projet, ou je pars en V.I.E. à Singapour”. Il me répond : “Ok, je suis chaud”.
On est novembre 2020, et l’aventure commence. Au tout début, ce qui était un projet de blog collaboratif sur le voyage dans le monde entier devient un blog collaboratif sur le tourisme 100% en France et responsable.
Avec le Covid, on était contraints par le voyage local. Puis on a décidé d’en faire une opportunité. On s’est dit : “Essayons de simplifier la tâche dans leur recherche d’expérience en France.” On a créé un site qui permet de partager les expériences que tu as vécues en France, et de rechercher des expériences partagées par le reste de la communauté : par activité, par durée et/ou par localisation.
Par la suite, on s’est rendus compte que le concept pouvait intéresser les pros : agences de voyage, prestataires d’activité… pour qu’eux aussi puissent référencer des expériences. L’idée est de centraliser toute l’offre touristique sur une seule et même plateforme, ce qui à notre sens n’existe pas encore. J’ai quitté une boîte dans laquelle j’étais très bien, pour me lancer sur le tourisme responsable… en plein Covid !
C’est risqué, c’est sûr, mais c’est relatif. Tout les enseignements valent tellement le coup. Je touche à tout, j’apprends tout le temps.
En plus, c’est gratifiant d’avoir un impact positif sur l’environnement en poussant les gens à voyager différemment et à favoriser des mobilités douces. Et j’ai vu naître un produit de zéro, qu’on a imaginé et conçu à 2 meilleurs amis. Le voir éclore et voir que les gens l’utilisent, que ça plait, c’est génial.
Quand on appelle des pros pour leur proposer d’être référencés, et qu’ils sont supers chauds, c’est vraiment cool. En plus, je suis parti de Paris grâce à ma boîte. Aujourd’hui, je m’épanouis à fond dans la région Lyonnaise. Je n’ai jamais eu le rêve d’entreprendre, j’ai jamais idolâtré les entrepreneurs… Mais c’est arrivé au bon moment. Toutes les planètes étaient alignées. Et le goût du risque, le challenge… c’est super excitant ! »