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La crise du quart de siècle


reconversion professionnelle

70% des jeunes entre 25 et 33 ans se sentent directement touchés par cette crise du quart de siècle. Et quelque chose me dit que toi aussi. ☺


Mais elle est dûe à quoi, en fait ?


Pour commencer, essayons d’établir une liste (non exhaustive) de ses principales causes.


D’abord, un manque d’épanouissement professionnel - on sort d’études, tout feux tout flammes après avoir accumulé un tas de compétences autour du « dynamisme » (« Je suis imbattable au Beer pong ! ») ou de la « synthèse et anaylse de données » (« J'arrive à apprendre 500 pages de cours séchés la nuit qui précède un exam ! »), et on se retrouve face à un manque cruel de sens, à une surcharge ou à une sous-charge de travail, à un management toxique, à une absence totale de perspectives d’évolution… ou à tout ça en même temps. Aie.


Il peut aussi s’agir d’un manque d’épanouissement personnel – « Nos soirées sushis Netflix dans notre nouveau 2 pièces aux Batignolles se ressemblent quand même beaucoup… ». Aie aie aie.


Une autre raison peut être la contradiction entre les choses qu’on a l’impression de « devoir faire » et/ou « devoir avoir faites » à notre âge, et la manière dont on a envie et besoin de mener notre vie pour être réellement paisible et heureux.se. Ces « choses » peuvent couvrir un scope assez large et plus ou moins immatériel, s’étendant peu ou prou de l’investissement locatif à la création d’un petit être humain plus communément appelé « bébé ».



Dans la même lignée, le fait de prendre plus de temps que nos parents à « cocher toutes ces cases » (si besoin en est réellement de les cocher… ce qui est un autre sujet), amène une pression supplémentaire, voire un sentiment d’échec.


Enfin, on peut aussi évoquer la « technologie » au sens large (mails pros, réseaux sociaux, bref : un temps d’écran quotidien à deux chiffres qui glace le sang). En même temps qu’elle rend sans doute nos vies plus simples, elle nous empêche aussi trop souvent d’être dans le moment présent ou de « déconnecter ».


Tout ou partie de cette liste (non-exhaustive) de causes entraîne une sensation bien désagréable : une dissonance entre ce qu’on est « extérieurement » et la personne qu’on sait réellement être, au fond. Et quand on a à peu près entre 25 et 35 ans, à priori… c’est qu’on est en pleine crise du quart de siècle.


Help : elle finit quand (et comment) ?

Spoiler : comme toute crise, si on reste les bras croisés en attendant que ça passe, on risque au mieux de perdre (beaucoup) de temps avant d’enfin se décider à se bouger, au pire, de continuer s’enliser dans des schémas qui ne conviennent pas ou plus… et de voir cette crise se transformer en véritable dépression.


Ok, là tu flippes. Mais pas de panique, il paraît que plein de personnes ont traversé ça avant toi, et il paraît qu'elles sont encore vivantes.


Olivier Robinson, co-dirigeant de l'Institut des neurosciences cognitives de l’University College de Londres, a interrogé 50 personnes souffrant ou ayant souffert d’une crise du quart de siècle. Elles auraient toutes traversé les cinq phases suivantes :

- La sensation d’être coincés, d’être en mode « pilote automatique »

- Une envie de tout changer

- Une rupture : une démission, une rupture d’une relation amoureuse, une expatriation…

- Une reconstruction de leurs vies

- Et enfin, de nouveaux engagements en phase avec leurs intérêts et passions.


Autrement dit, si tu lis cet article et que tu as la sensation d’être coincé.e dans ta vie, la bonne nouvelle, c’est que l’étape d’après consistera en ton envie de tout changer (bon, peut-être pas TOUT quand même hein…). Et après ça, il suffira de s’interroger sur le « sens » que tu veux donner à ta vie. Easy, non ?


Bien sûr... que non.



En réalité, personne n’a jamais trouvé le sens de la vie, des philosophes antiques aux Instagrammeurs autoproclamés coachs de vie. Donc pas de panique : être à peu près au clair sur ta vision du travail, de l’argent, du couple, de l’endroit où tu veux vivre… c’est déjà énorme.


Au final… est-elle si terrible que ça ?

Comme toute crise, tu en ressortiras sûrement changé.e. Tu auras peut-être un nouveau job, un nouveau conjoint, un nouveau pays, la teinture emo dont tu avais tant rêvé à l’adolescence – ou même les quatre à la fois, et d’autres choses encore.


Mais surtout, la crise du quart de siècle n’est pas à voir comme un échec : c’est la possibilité de rebondir, de reprendre le contrôle, bref, de reprendre le pouvoir sur une vie qui ne t’allait pas ou plus. D’ailleurs, 80% des personnes interrogées par Oliver Robinson portent, avec le recul, un regard positif sur cet épisode de leur vie.


Et cerise sur le gâteau : il semblerait que les personnes ayant traversé une crise de la sorte aient beaucoup moins de chance d’en traverser une nouvelle à leurs 40 ou 50 ans.


Alors (si c’est vrai… et même si ça ne l’est pas d’ailleurs) autant s’en débarrasser tout de suite… non ? ☺





Sources :

Oliver Robinson - Emerging adulthood, early adulthood and quarter-life crisis: Updating Erikson for the 21st Century

Les Inrocks - Qu’est-ce que la crise du “quart de vie” qui touche de plus en plus de jeunes ?

Slate - La crise du quart de vie
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